
Huit maires et trois agriculteurs du Plateau de Saclay, dont un représentant de la chambre d’agriculture, se sont réunis vendredi 10 juin dans le cadre d’une conférence de presse afin de présenter publiquement leur position et leur mobilisation face aux modalités d’implantation de la ligne 18 du Grand Paris Express sur leur territoire.
Bien que l’annonce de l’abandon du viaduc a eu l’effet d’un soulagement sur le territoire, élus et agriculteurs dénoncent le préjudice grave que le projet actuel fera porter à l’agriculture du Plateau de Saclay. Tel qu’il est conçu, l’enclavement de plusieurs parcelles agricoles généré par le passage au sol de la ligne menace, sur le long terme, leur vocation agricole et le dynamisme de l’ensemble de la filière locale. Ce point de vue est partagé par un grand nombre d’acteurs sur le territoire, comme en témoignent les multiples contributions à l’enquête publique, et par la commission d’enquête, neutre et indépendante.
Face à ce constat, élus et agriculteurs demandent l’ajout d’une tranchée ouverte et pour partie couverte permettant de conserver certaines continuités agricoles. Cette solution est le résultat d’un dialogue entre les acteurs locaux membres de Terre et Cité qui, conscients des divergences d’opinion, ont adopté une posture constructive et accepté ce compromis. Confirmant la pertinence des aménagements demandés, la commission d’enquête a conditionné son avis favorable à l’utilité publique du projet à l’ajout d’une tranchée d’une longueur de 1200 mètres. Certes moins longue que la tranchée demandée par Terre et Cité, cette option représenterait un ultime compromis pour l’agriculture du territoire.
Pourtant, malgré ce consensus, la Société du Grand Paris et le Premier ministre ont refusé de prendre en compte la demande de la commission d’enquête. Pour les élus et les agriculteurs, les éléments avancés par la SGP pour tenter de justifier cette décision sont indignes. Contrairement aux affirmations de la SGP, les élus confirment que l’ajout d’une tranchée génèrera des bénéfices notables pour l’agriculture et qu’elle permettra une meilleure intégration paysagère du projet, moins de bruit, sans pour autant compromettre le bon fonctionnement hydraulique du bassin versant. En effet, l’expertise du SIAVB montre que la localisation en haut de nappe préserve de potentielles perturbations. Les élus ont également noté que les coûts supplémentaires liés à l’ajout d’une tranchée, de l’ordre de 30 millions d’euros selon les chiffres présentés par SGP sans explication détaillée, ne feraient que couvrir les économies réalisées grâce à l’abandon du viaduc. Par ailleurs, ils estiment que ces coûts additionnels doivent être analysés au regard des bénéfices sociaux mais également économiques qu’ils génèreront. Les élus ont en effet rappelé que l’agriculture est avant tout une activité économique et qu’elle participe à ce titre au dynamisme et à la vitalité du territoire.
Passant outre leurs différentes sensibilités politiques ou leurs positionnements divergents sur le bien fondé du projet, les élus se sont réunis et mobilisés pour défendre l’agriculture du Plateau de Saclay. Le 30 mai dernier, ils ont alors adressé un recours gracieux à la Première ministre, Elisabeth Borne, lui demandant une modification du décret signé par son prédécesseur. Ils espèrent maintenant que ces démarches aboutiront rapidement àç des résultats concrets.
Ci-joint le lien pour suivre l’intégralité de la conférence en ligne :www.bit.ly/ConfPresseSaclay